Méditation des 30 et 31 janvier
31 janvier : Journée nationale des lépreux
Les saints d’aujourd’hui : Père DAMIEN ; Raoul FOLLEREAU
Une journée est consacrée par l’Eglise à la prière et à la mémoire de toutes les victimes de la lèpre, et à celles et ceux qui se sont investis à leur service. Dès l’époque de Jésus, la lèpre était l’une des calamités les plus effrayantes qui ravageaient les populations. On connaît les épisodes racontés dans les Evangiles. Et la compassion de Jésus pour ces exclus. Jusqu’au XXème siècle, cette maladie fut signe de malédiction. On construisit des léproseries hors les murs des villes. Placées sous la protection du pauvre Lazare (quartiers St Lazare), héros de la parabole racontée par Jésus (Luc, 16, 19-31). St François brava les interdits, mais ce n’est qu’à partir du XIXème siècle que les lépreux échappèrent à la mauvaise réputation qui leur était faite, et que des chrétiens sensibles à leur sort accompagnèrent les malades, et œuvrèrent pour leur intégration dans la société. Ainsi du Père Damien (1840-1889), religieux picpucien né à Tremelo (Brabant flamand). Il vécut à Molokai (Honolulu), et refusa de quitter son peuple. Il ut canonisé en 2009.
De même, Raoul Follereau, qui commença comme écrivain et journaliste, et fut sensibilisé au sort des lépreux, surtout africains. Homme de grande spiritualité, il consacra sa vie entière à donner aux lépreux le respect, les soins et les institutions qui leur permettent de survivre. Des passeurs de barrières, bienvenus en ces temps de pandémie : défiance ou solidarité, tel est le dilemme auquel, comme chrétiens, nous sommes confrontés. « Donner sans aimer est une offense »…
Fratelli Tutti, encyclique du pape François. (137)
« Les apports mutuels entre les pays finissent par profiter à tous. Un pays qui progresse à partir de son substrat culturel original est un trésor pour l’humanité tout entière. Il faut développer cette conscience qu’aujourd’hui, ou bien nous nous sauvons tous, ou bien personne ne se sauve. La pauvreté, la décadence, les souffrances, où que ce soit dans le monde, sont un terreau silencieux pour les problèmes qui finiront par affecter toute la planète. Si la disparition de certaines espèces nous préoccupe, nous devrions nous inquiéter du fait qu’il y a partout des personnes et des peuples qui n’exploitent pas leur potentiel, ni leur beauté, à cause de la pauvreté ou d’autres limites structurelles, car cela finit par nous appauvrir tous. »
Méditation préparée par le p. Jean-Marc Bocquet