Méditation des 28 et 29 novembre
LES SAINTS DU JOUR :
St Eloi (588-660) le 1er décembre
Un saint particulièrement populaire dans nos régions, St Eloi est le patron des métiers des métaux (agriculteurs, métallurgistes, orfèvres, maréchaux-ferrants…) Sa fête était, voici quelques dizaines d’années, journée fériée, consacrée par une messe et animée par de multiples manifestations festives, qui pouvaient être la terreur des épouses….
St Eloi est né à Chaptelat, dans le Limousin. Il apprit le métier d’orfèvre, et se rapprocha de la cour des rois mérovingiens. Clotaire II lui commanda un trône d’or. Avec le matériau qui lui avait été donné, il en fit deux. Le roi, séduit par son habileté et son honnêteté, le prit comme conseiller. Eloi continua à exercer son métier, tout en jouant son rôle de conseiller spirituel et politique des rois. Il multiplia les œuvres sociales, rachetant des prisonniers, fondant abbayes et refuges, distribuant les aumônes. Il fut ordonné prêtre à la mort de Dagobert (641), et fut nommé évêque de Noyon et Tournai. Une bonne part du territoire amandinois lui était donc confiée. Il assura sa fonction on épiscopale avec bonté et esprit de solidarité, vénéré par tous les fidèles. Il mourut le 1er décembre 660.
Antonio de Montesinos le 30 Novembre
Antonio de Montesinos embarqua vers le Nouveau Monde, avec les conquistadors espagnols. Dominicain, il établit sa communauté à St Domingue et Haïti. Il fut très vite indigné par le traitement que réservaient les escadrons espagnols aux habitants du pays : torture, viols, génocide, conversions forcées. Il dénonça les sévices infligés aux peuples conquis dans une homélie demeurée célèbre: « Vous êtes tous en état de péché mortel, vous y vivez et vous y mourrez, par suite de votre cruauté et de votre attitude tyrannique envers ces gens innocents ».Il fut dénoncé auprès du roi d’Espagne. Antonio, s’appuyant sur l’Ecriture, refusa de se rétracter. Une conscience critique se développa chez beaucoup de chrétiens, ouvrant la voie à Bartolomé de las Casas, le défenseur des Indiens. Le roi lui-même convoqua la junte de Burgos qui, en 1512, accorde la liberté aux Indiens.
Convertir son regard et son cœur : des provisions pour l’Avent…
Le pape François expose sa méditation sur la parabole du Bon Samaritain. (Tutti Fratelli, 73).
« La parabole nous fait ensuite poser un regard franc sur ceux qui passent outre (l’homme blessé). Innocente ou non, cette indifférence redoutable consistant à passer son chemin, fruit du mépris ou d’une triste distraction, fait des personnages du prêtre et du lévite un reflet non moins triste de cette distance qu’on crée pour s’isoler de la réalité. Il existe de nombreuses façons de passer outre qui se complètent : l’une consiste à se replier sur soi-même, à se désintéresser des autres, à être indifférent. Une autre est de ne regarder que dehors. En ce qui concerne cette dernière façon de continuer son chemin, dans certains pays ou milieux, il y a un mépris envers les pauvres, et envers leur culture, et un mode de vie caractérisé par le regard dirigé vers l’extérieur, comme si on tentait d’imposer de force un projet de société importé. L’indifférence de certains peut ainsi se justifier, car ceux qui pourraient toucher leur cœur par leurs revendications n’existent simplement pas…Ils se trouvent hors de l’horizon de leurs intérêts. »
Le dimanche 15 novembre était la journée des pauvretés. Le Secours Catholique a, à cette occasion, évoqué le cri de Mgr Rodhain, son fondateur, qui, à la lecture des « lineamenta » (travaux préparatoires du concile Vatican II, en 1963), demandait quelle était la place des pauvres dans le projet conciliaire. Paul VI fit vite ajouter un chapître rappelant que les pauvres étaient le cœur du message du Christ. L’interpellation vaut pour aujourd’hui….
Méditation du p. Jean-Marc Bocquet, 16-novembre 2020.