Les saints du jour
Ste BARBE (Barbara), le4 décembre
Ste Barbe naquit à Nicomédie, capitale de la Bithynie, dans l’actuelle Turquie. Sa vie est peu connue, et largement légendaire. Son père était un notable païen. Dioclétien régnait alors sur l’Empire romain. Il voyait dans le développement du christianisme la cause du déclin de l’Empire. Barbe, qui était d’une grande beauté, fut touchée par la foi chrétienne. Elle fut enfermée dans une tour à 2 fenêtres. Elle en fit percer une troisième, en l’honneur de la Trinité. Son père, furieux, mit le feu à la tour, mais elle en sortit indemne. Redoublant de dépit, son père la décapita lui-même. Mais il fut frappé et désintégré par la foudre. Une autre légende raconte que Barbe, interrogée par le procurateur, ne voulut jamais dire son nom. Elle fut enregistrée comme « fille barbare »,(puella barbara). Barbe est devenue la patronne de tous ceux dont le métier a à voir avec le feu : pompiers, artilleurs, mineurs, artificiers, sapeurs…. Sa fête était, au temps des Houillères, un jour chômé, précédé de 2 semaines de travail intense, qui préparaient les tournées et les banquets du 4 décembre. C’est dans le Nord-Pas de Calais qu’elle fut particulièrement honorée. Diverses églises portent son nom : Arenberg, Pont-de-la-Deûle, Anzin, et dans le Pas-de-Calais, Carvin, Drocourt, Mazingarbe, Méricourt.
Avec le retrait de Houillères, sa fête est devenue un joyeux souvenir, parfois marqué par une messe des mineurs.
St NICOLAS, le 6 décembre
Encore une fête qui, avec St Eloi, Ste Catherine et Ste Barbe, aidait à vivre le changement de saison. Car Nicolas est, comme beaucoup des premiers saints honorés, un oriental. Il naquit à Patara, en Asie Mineure. Devenu évêque de Myre, en Turquie, Il subit la persécution de Dioclétien, qui régna de 284 à 305. Sa vie est mal connue. Son importance vint surtout du culte que le peuple lui voua dès la fin de l’Empire romain. Les marins avaient l’habitude de placer, pour leur protection, une statue du saint à la proue de leur navire. C’est ainsi que sa réputation se répandit par terre et par mer, comme à Mortagne, dont le port fluvial était important. Myre tomba aux mains des Ottomans au XIème siècle. Les reliques de St Nicolas furent en secret transférées à Bari, dans le Sud de l’Italie (Pouilles). .Il devint le patron de la Russie, de la Grèce, de la Sicile, de la Lorraine. Chez nous, il a la réputation d’apporter des cadeaux aux enfants, la nuit du 5 au 6 décembre, et est ainsi fêté en Belgique, dans le Nord-Pas-de-Calais et en Lorraine et en Allemagne.
Son culte a pris une tournure curieuse. Les Néerlandais, réformés, et les Anglais, anglicans, qui se méfiaient du culte des saints, l’exportèrent vers l’Amérique, il fut « sécularisé », et devint « Santa Claus ». Puis Père Noël. Il est ainsi revenu en Europe sous une forme bien éloignée des vertus évangéliques…. Fêter St Nicolas, voilà une manière d’échapper au raz-de-marée commercial de Noël, et de retrouver le sens de cette fête…
On a bien besoin en ces temps encombrés d’angoisses et de tristesse, de retrouver la route de l’Espérance. C’est d’ailleurs le sens de l’Avent, dans lequel nous rentrons, de nous faire apercevoir la lumière au bout du chemin. Les textes liturgiques nous y aident. C’est le Seigneur qui nous façonne, comme le potier façonne le vase. Mais nous ne nous en rendons pas compte. Décrispons-nous, lâchons prise un moment. Respirons la prière, la relation à nos frères et sœurs, et à Dieu.
MEDITATION à partir de « Fratelli Tutti » du pape François. Par. 277
L’Eglise valorise l’action de Dieu dans les autres religions, et ne rejette rien de ce qui est bon et saint dans ces religions. Elle considère avec un respect sincère ces manières d’agir et de vivre, ces règles été ces doctrines qui reflètent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes.
Mais nous, chrétiens, nous ne pouvons pas cacher que « si la musique de l’Evangile cesse de vibrer dans nos entrailles, nous aurons perdu la joie qui jaillit de la compassion, la tendresse qui naît de la confiance, la capacité de la réconciliation qui trouve sa source dans le fait de se savoir toujours pardonnés et envoyés. Si la musique de l’Evangile cesse de retentir dans nos maisons, sur nos places, sur nos lieux de travail, dans la politique et dans l’économie, nous aurons éteint la mélodie qui nous pousse à lutter pour la dignité de tout homme et de toute femme ». D’autres s’abreuvent à d’autres sources. Pour nous, cette source de dignité humaine et de fraternité se trouve dans l’Evangile de Jésus-Christ. C’est de là que surgit « pour la pensée chrétienne et pour l’action de l’Eglise, le primat donné à la relation, à la rencontre avec le mystère sacré de l’autre, à la communion universelle avec l’humanité tout entière, comme vocation de tous.